Quelles prises de risques pour l’édition jeunesse engagée ?
L’engagement est-il toujours associé à la notion de risque (financiers, organisationnels, éditoriaux, etc.) ? Pendant cette discussion, la spécificité de l’édition jeunesse, le récit own-voice et les enjeux des maisons d’édition engagées dans les contextes politiques français et québécois seront abordés.
Babelica est le Salon international de l’édition indépendante en ligne pensé et organisé par le réseau d’éditrices et éditeurs de l’Alliance internationale des éditeurs indépendants. Toutes les informations sur l’édition 2023 sont à retrouver sur babelica.alliance-publishers.org
Relations de pouvoir et domination dans l’industrie du livre
Streaming table ronde #3 « Que dire et où le dire ? » avec Gisèle Sapiro (sociologue, France), Ronny Agustinus (éditeur, Marjin Kiri, Indonésie), Ibrahima Aya (éditeur, Éditions Tombouctou, Mali), modérée par Paulo Slachevsky (éditeur, Lom Ediciones, Chili).
Les logiques de concentration dans le monde éditorial et la domination de l’aspect marchand du livre au détriment de son aspect culturel, se mêlent à d’autres élans conservateurs qui ont un impact sur le secteur, comme le colonialisme culturel, le patriarcat, la marginalisation des minorités et des langues périphériques… Réfléchir à ces relations de pouvoir et de domination, renforcer le caractère libérateur et transformateur du livre et de la parole, telle est l’invitation de cette deuxième matinée des Assises internationales de l’édition indépendante.
Streaming table ronde #4 « Les femmes dans le monde éditorial » avec Samar Haddad (éditrice, Atlas Publishing, Syrie), Barbora Baronová (éditrice, éditions wo-men, République tchèque), Julia Ortiz (éditrice, Criatura Editora, Uruguay), Djaïli Amadou Amal (autrice, Cameroun), modérée par Ana Gallego Cuiñas (anthropologie sociale et culturelle, Université de Grenade).
Alors que les professions de l’édition semblent majoritairement occupées par des femmes dans de nombreux pays – et bien que la situation ne soit pas identique dans tous les contextes culturels et sur tous les marchés du livre – les femmes restent sous-représentées dans les postes à responsabilité au sein des maisons d’édition, de même que les autrices sont moins consacrées que les auteurs par les prix littéraires. Ce constat – ce déséquilibre –, pointé du doigt en Europe notamment, est-il généralisable au niveau international ? Être une femme dans le milieu de l’édition, qu’est-ce que cela implique concrètement ? L’édition indépendante internationale offre un panorama pluriel et varié de la place et du rôle accordés aux professionnelles dans le secteur. Qu’elles exercent leur métier en Syrie, en République Tchèque, au Cameroun ou au Canada, qu’elles soient autrices, éditrices ou éditrices féministes, cette table ronde donnera un écho aux voix de femmes, professionnelles du livre, qui contribuent à façonner le paysage éditorial international.
Ces tables rondes se sont déroulées lors des Assises internationales de l’édition indépendante, à Pampelune-Iruñea, le 24 novembre 2021.
At a time when the far right is gaining ground in many countries, when a wind of authoritarianism, conservatism and extremism is spreading, when ultra-capitalist (or ultra-liberal) models are at work, many fundamental freedoms are being called into question. The book industry (and independent publishing in particular) is no exception. What are the consequences of these political, societal and economic shifts for the freedom to write, publish and read ? How are authors, publishers, booksellers and librarians around the world affected by this crumbling of democracy and freedom ? What are the mechanisms for circumventing these attacks on freedoms, the alternatives that have been put in place and the hopes held out by book professionals ?
Speakers :
Romana Cacchioli (Director of PEN International)
Gvantsa Jobava (President of the International Publishers Association)
Maia Simonishvili (Parliamentary National Library of Georgia, member of the IFLA European Regional Committee and the FAIFE Advisory Committee)
Moderated by Kenza Sefrioui (En toutes lettres, Morocco)
« Éditrices et éditeurs indépendants : quelle liberté d’éditer aujourd’hui ? », revue Tire-Lignes (2019)
« Éditrices et éditeurs indépendants : quelle liberté d’éditer aujourd’hui ? », un article écrit par l’équipe de l’Alliance, publié par la revue en ligne Tire-Lignes (revue du centre régional du livre Occitanie Livre & Lecture), numéro 2019 consacré à la censure. Illustration de l’article : Yoel Jimenez
« La censure ne se réduit pas aux sanctions qui s’abattent de manière manifeste ou brutale sur la parole ou les écrits », entretien d’Anne-Marie Voisard, mars 2019
"Il nous semblait donc primordial de recueillir les témoignages de première main d’éditeurs indépendants, pour mieux repérer, à partir de situations concrètes et localisées, les mécanismes de la censure tels qu’ils s’exercent concrètement ; mettre en évidence leurs techniques, leurs procédés, leurs points d’applications, leurs effets de contrainte. Nous voulions aussi documenter les pratiques de résistance, les modes de contournement, les ruses ou les compromis que les éditeurs mettent en œuvre, en ne négligeant pas les pratiques d’autocensure à l’œuvre.
La liberté d’éditer, dans son potentiel émancipateur, est indissociable du projet démocratique. Nécessaire au questionnement des formes établies de pensée, elle contribue à l’émergence de voies alternatives de redéfinition de la vie commune et demeure un outil de résistance contre toutes les oppressions.
Plus qu’une contribution à la connaissance, cette étude entend donc constituer un outil de sensibilisation et d’alerte à destination du grand public, des pouvoirs publics, des organismes internationaux et des professionnels du livre, quant à toutes les formes de censure qui compromettent aujourd’hui la mission des éditrices et des éditeurs indépendants ".
Si, depuis la création de l’Alliance, les éditeurs – garants de la liberté d’expression aux côtés des journalistes, auteurs, blogueurs, libraires, artistes… – ont toujours alerté sur les phénomènes de censure à l’œuvre dans certains pays, nous constatons depuis quelques années de nouvelles formes d’atteintes à la liberté d’expression – notamment dans un contexte où les pressions et les limitations qui s’exercent sur la parole publique se renforcent. Après le vent de liberté espéré lors des révolutions du monde arabe, les séries d’attentats en Afrique, en Europe et dans le monde arabe fragilisent à nouveau la parole : une perte de repères et de sens qui amène à se réinterroger sur les espaces de liberté, sur la portée des mots et des supports qui les véhiculent.
La liberté d’édition est une « catégorie » de la liberté d’expression, qui peut prendre des formes variées et utiliser des supports différents. La liberté d’édition relève de la liberté de choisir un auteur, de retenir ou de commander des textes, de les mettre en forme et de les publier, de les diffuser et de les commercialiser – ensemble des activités au cœur même du métier d’éditeur. Et ce sont précisément les mises en danger de la liberté d’éditer que l’Alliance souhaite étudier dans le cadre de cette étude.
Quels que soient les contextes et les réalités géopolitiques des éditeurs, quelles que soient les formes de censure qu’ils subissent, les éditeurs indépendants de l’Alliance se sont engagés à faire circuler des textes et des idées qu’ils défendent, à faire entendre d’autres voix, parfois minoritaires, à participer à la construction d’une pensée critique, à l’émancipation. Il en est de leur responsabilité, tant professionnelle que citoyenne.
Lire ci-contre la présentation de l’étude, de ses auteurs, la méthodologie utilisée...
Recherche d’un auteur : étude « Quelle liberté d’édition pour les éditeurs indépendants ? »
Appel à projet – recherche d’un auteur
L’Alliance réalise une étude inédite sur la liberté d’éditer, qui donne la parole aux éditeurs indépendants, mettant en perspective les questions suivantes :
• Quelles sont les différentes atteintes à la liberté d’édition auxquelles les éditeurs indépendants sont confrontés dans leur pays ?
• Comment cela s’incarne-t-il concrètement dans leur profession au quotidien ?
• Comment les éditeurs résistent-ils pour préserver et défendre leur liberté d’édition ? Comment déjouent-ils la censure ?
• Peut-on parler d’une plus grande « fragilité » de l’acte d’éditer aujourd’hui dans les pays ? Y a-t-il eu des changements significatifs depuis quelques années ?
• Du point de vue des éditeurs, il y a-t-il une limite à la liberté d’éditer (et d’expression donc) ?
Si vous êtes intéressé-e-s pour réaliser cette étude, nous vous remercions d’adresser votre proposition (voir éléments demandés dans le document ci-contre) à l’équipe de l’Alliance avant le 13 mars 2017.
Consulter le document pour plus de précisions sur l’étude et le profil de l’auteur recherché.
Face à la situation préoccupante en Iran et aux atteintes à la liberté d’expression, les éditeurs de l’Alliance témoignent leur solidarité avec leurs collègues iraniens. Ils demandent le respect du droit de publication et appellent à un développement des échanges culturels et éditoriaux avec l’Iran.
La liberté de publier en danger au Canada ?, avril 2008
Une incroyable tentative de censure met en danger l’existence même des éditions Écosociété (Québec – Canada) ; plus de 60 éditeurs de 30 pays déclarent leur plus complète solidarité avec l’éditeur québécois et appellent les protagonistes de « l’affaire Noir Canada » à respecter la liberté d’expression et de publication.