
Solidarité avec le peuple palestinien ; liberté d’éditer ; politiques publiques du livre.
Ce sont autour de ces 3 thèmes que les professionnel·les du livre se sont retrouvé·es pour la 4e édition de Babelica (23 et 24 septembre 2025). 10 tables rondes, 1 marché des droits et 5 lectures à réécouter en replay ici.
Plus de 160 maisons d’édition indépendantes de 58 pays prennent part à Babelica : pour celles et ceux qui se demandent ce qu’est la bibliodiversité… en voici un bel exemple à travers la diversité des titres, des langues, des pays, des points de vue, des sensibilités représentés par ces maisons d’édition. Des voix plurielles, souvent invisibilisées, à découvrir ici.
Quelques extraits des tables rondes de cette édition de Babelica :
#Palestine
« Même si les livres ont été détruits et brûlés, devenant impropres à la lecture, nous leur avons trouvé une autre utilité. Nous les avons distribués aux habitants pour qu’ils puissent les utiliser comme combustible, afin de pouvoir cuisiner en l’absence de gaz. Les livres se sont ainsi transformés, malgré tout, en un moyen de subsistance »
Samir Mansour (Samir Mansour Bookshop & Printing, Gaza)
« Il est crucial de documenter la situation des auteurs : qui a été tué, quelles sont leurs publications ? Il faut honorer les auteurs à Gaza et archiver leur production, sur papier comme électroniquement »
Fuad Akleek (Al Raqamia Publishing House, Jérusalem)
« Dès que la guerre prendra fin, nous travaillerons ensemble, main dans la main, pour redonner à la culture sa place dans la bande de Gaza. Nous reprendrons notre rôle avec encore plus de force, pour produire de nouvelles œuvres et reconstituer ce qui a été perdu dans les bibliothèques privées, publiques et collectives. Ainsi, nous transmettrons le flambeau à la nouvelle génération, afin qu’elle le porte armée de culture et de conscience, et non dans l’ignorance de son histoire »
Atef Al Durra (Al Kalima Publishing House, Gaza)
#Freedom to publish
“When the statehood is in danger, and when we see the aggressor is investing so much money in propaganda and in the destruction of our culture, our language, everything, we are forced to impulse censorship because that’s the way to survive and to protect what is ours. In peaceful time, the question of censorship will be a totally different point of discussion but right now, unfortunately, that’s the need”
Slava Svitova (Creative Women Publishing, Ukraine)
« Face à ce libéralisme autoritaire, qui se présente sous la forme de grands groupes éditoriaux médiatiques, il nous a semblé important de penser notre multiplicité et nos spécificités. Contre la concentration, il nous faut penser la dispersion, entendue comme une multitude de solidarités »
Zoé Monti (coéditrice du livre Déborder Bolloré, éditions Les Prouesses en France)
“When we chose to not publish in Urdu and to publish in English, that’s the big self-censorship that we have”
Saeed Husain (Folio Books, Pakistan)
« De tous temps on a beaucoup appris l’histoire de la colonisation, etc. mais maintenant, on veut ancrer nos valeurs sur la civilisation africaine, béninoise »
Prudientienne Houngnibo Gbaguidi (librairie Savoir d’Afrique au Bénin)
“Writers who are critical of the government, of policies, writers who express their identity are facing censorship, imprisonment, judicial, arrests. Governments use security laws to shoot down critical voices. The main tendencies are digital shot down ; LGBTQIA+ writers are attacked, books are banned – in America last year, we had 10 000 instances of books banned”
Romana Cacchioli (PEN International)
« Le féminisme pour moi, ce sont avant tout les femmes de ma famille, qui ont su tracer leur chemin dans une société profondément patriarcale »
Marie W. Larose (Dartmouth College, USA)
#Public Book Policies
« This study explores the publishing policies in the Arab world, involving publishing specialists from eleven Arab countries. It focuses on several key themes, including : freedom of expression, the publishing industry, book-related public policies, various forms of censorship, the book-related socioeconomic environment, intellectual property rights and other relevant issues »
Hani Altelfah (Al Marfaa, Turkey)