L’Observatoire de la bibliodiversité rassemble les recherches, analyses et outils produits au sein de l’Alliance, en dialogue avec ses partenaires. Il est construit à partir des enjeux définis comme prioritaires par les éditeur·rices indépendant·es dans le prolongement des Assises internationales de l’édition indépendante (période 2015-2021 et période 2022-2025).
Destiné aux professionnel·les et aux pouvoirs publics, l’Observatoire a pour missions de renforcer la bibliodiversité dans les différentes régions du monde.
Espace indépendant, évolutif et collaboratif, l’Observatoire comprend :
un pôle plaidoyer, stratégies de sensibilisation et d’influence.
L’Alliance internationale des éditeurs indépendants remercie les éditeurs et leurs partenaires (organisations internationales, ministères de la Culture, syndicats…) pour leur implication et leur engagement au sein de l’Observatoire de la bibliodiversité.
Le Labo numérique a été lancé par l’Alliance pour accompagner les éditeurs dans leur expérimentation et leurs questionnements sur le numérique – en proposant des solutions adaptées à leurs besoins et respectueuses des écosystèmes locaux. Le Labo numérique résulte de la réflexion engagée en 2011 avec la publication de l’étude sur l’édition numérique dans les pays en développement.
Le Labo numérique s’articule ainsi autour de trois axes principaux :
la mise à disposition d’un ensemble d’outils et de ressources à destination des professionnels ;
la réflexion sur l’édition numérique à partir d’initiatives innovantes notamment dans les pays du Sud (Points de vue) ;
Les libraires, éditeurs et éditrices du Niger, associé·es et indépendant·es, aussi membres de l’Association internationale des libraires francophones (AILF), de l’Association d’éditeurs d’Afrique francophone subsaharienne, de Madagascar et de l’Ile Maurice (Afrilivres) et de l’Alliance internationale des éditeurs indépendants (AIEI) constatent avec regret, l’attribution d’un marché public passé par entente directe pour l’acquisition de manuels scolaires et de guides (mathématiques et français) du niveau secondaire pour un montant de sept cent vingt-sept millions quatre cent soixante-trois mille trente-trois (727 463 033) Francs CFA Hors Taxes, avec pour attributaire provisoire HACHETTE LIVRE INTERNATIONAL (EDICEF) - voir ici.
L’ensemble des collectifs professionnels (association des professionnels au Niger, AILF, AIEI, Afrilivres), représentant près de 1 000 maisons d’édition et librairies à l’échelle internationale sont solidaires des professionnels du livre au Niger et dénonce le procédé d’achat négocié gré à gré avec un fournisseur qui non seulement viole les règles communes de transparence des appels d’offres mais exprime un déni du rôle des libraires et éditeurs nationaux.
L’ensemble des collectifs professionnels déplore qu’une fois de plus la chaîne locale du livre ne soit pas respectée. L’ensemble des collectifs professionnels souligne la responsabilité évidente des parties prenantes des marchés – éditeurs ou diffuseurs, pouvoirs publics locaux.
L’incohérence de telles pratiques est manifeste au vu des déclarations de bienveillance et de soutien aux librairies et maisons d’édition francophones qui se sont traduites notamment par la signature de la Charte sur les usages commerciaux et logistiques. Malheureusement, ces contradictions ne sont pas rares au sein des instances décisionnelles des grands groupes d’édition.
L’ensemble des collectifs signataires de ce communiqué rappelle aux pouvoirs publics et aux grands groupes éditoriaux que la prédation des marchés scolaires par des groupes étrangers est un frein majeur au développement d’un écosystème du livre dans les pays et assèche l’économie locale. L’attribution des marchés du livre scolaire aux maisons d’édition locales et la vente de livres scolaires par les librairies locales est vitale pour l’ensemble de la filière du livre – et plus largement pour la préservation et le renforcement de la bibliodiversité.
About the project :
‘Publishing & Book Culture in Africa’ is a new project headed by Caroline Davis, Associate Professor in Publishing, Department of Information Studies, Centre for Publishing, at University College London. With the support of a British Academy Mid-Career Fellowship – and in association with Beth le Roux, Associate Professor of Publishing Studies at the University of Pretoria in South Africa – the intention is to set up a virtual network bringing together publishing researchers/educators across Africa. The network will serve as a platform of linking researchers, as well as a way of accessing databases of information about publishing in Africa ; and to provide information about ongoing and past projects and open-access publications and research resources, including those generated by current research projects. A responsive and mobile-friendly project website ’Publishing & Book Culture in Africa’ is shortly to be launched.
As part of a wide range of resources to be made available, Hans Zell was commissioned to create the Repository, and which is now freely accessible in a Pilot edition on the Hans Zell web pages for a limited period of time. The final version will be hosted on the Network’s website later in the year.
Pre-print version uploaded on Academia.edu April 2022
Final print/online version to appear in The African Book Publishing Record,
Volume 48, Issue 2, (June 2022) https://www.degruyter.com/view/j/abpr
Depuis son apparition au début du 20e siècle sur le continent africain, la bande dessinée éditée en langue locale a toujours eu une grande importance. Je vous propose donc un tour d’horizon d’une situation linguistique éminemment complexe à travers ce petit bout de lorgnette parfois éclairant que peut constituer le 9e art. Dans ce premier chapitre, j’aborderai la situation de la bande dessinée en langue swahili. Celle-ci a une sphère d’influence assez importante en Afrique : Kenya et Tanzanie, bien sur, qui l’ont adopté comme langue officielle, la RDC pour qui c’est une des quatre langues nationales mais également le Rwanda, le Burundi et les Comores. Seule une partie de ces pays édite de la bande dessinée dans cette langue : le Kenya, la Tanzanie et la RDC.
Au cours du vingtième siècle, la bande dessinée a connu un développement lent mais continu sur l’ensemble du continent africain. Si les éditeurs et les groupes de presse ont joué un rôle essentiel et positif dans la diffusion de ce média, un autre facteur essentiel, bien que peu étudié par ailleurs, est à prendre en compte : les bandes dessinées de commande. Si le recours régulier de la publicité à des strips ou des pages de bande dessinée pour vanter les mérites de tel ou tel produit remonte à l’époque coloniale, un phénomène remontant aux années 1990 est de plus en plus apparent : les bandes dessinées de sensibilisation, devenues la principale source de revenus pour nombre d’auteurs du continent. État des lieux sur un pan méconnu du métier de dessinateur de BD Africain.
Dans cet article, Christophe Cassiau-Haurie décrypte le panorama de la bande dessinée en Guinée, où le 9e art reste encore balbutiant, limité à quelques noms sans constituer un mouvement particulier. Avec toutefois tout l’avenir devant elle et des personnalités qui ne manquent pas de se faire remarquer sur la scène panafricaine.
Christophe Cassiau-Haurie présente une brève histoire de la bande dessinée au Tchad. Une histoire marquée notamment par l’exil d’un certain nombre d’auteurs empêchés par le contexte politique autoritaire.
L’histoire de la BD au Tchad commence en 1991, avec la sortie de la première revue pour la jeunesse du pays à accueillir des planches : Sahibi. Ce journal dont le nom signifiait « mon ami » en arabe tchadien, était né d’une rencontre entre Jean Louis Saint-Dizier, coopérant français, et Khayar Oumar Defallah, futur directeur de publication et à l’époque directeur de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales.
Lilian Thuram est né en Guadeloupe. Il a créé en 2008 la fondation Éducation contre le racisme, pour l’égalité. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont 𝘔𝘦𝘴 𝘦́𝘵𝘰𝘪𝘭𝘦𝘴 𝘯𝘰𝘪𝘳𝘦𝘴 (Philippe Rey, 2010, prix Seligmann contre le racisme ; coédition solidaire en Afrique francophone, Madagascar et Haïti, 2014) et 𝘓𝘢 𝘱𝘦𝘯𝘴𝘦́𝘦 𝘣𝘭𝘢𝘯𝘤𝘩𝘦 (Philippe Rey, 2020 ; coédition solidaire en Afrique francophone, 2023). Dans une première vie, il a connu une carrière prestigieuse de footballeur international. Avec l’équipe de France, il a été Champion du monde en 1998 et Champion d’Europe en 2000.
Au-delà de son combat pour l’égalité et contre le racisme, Lilian Thuram est très attentif à la circulation des textes entre les pays et à leur accessibilité pour le lectorat ; c’est ainsi que deux de ces livres sont coédités par des maisons d’édition en Afrique francophone. 𝘓𝘢 𝘱𝘦𝘯𝘴𝘦́𝘦 𝘣𝘭𝘢𝘯𝘤𝘩𝘦 est d’ailleurs en cours d’impression et sera disponible dans les mois à venir dans 9 pays d’Afrique francophone grâce à la coédition.
Babelica est le Salon international de l’édition indépendante en ligne pensé et organisé par le réseau d’éditrices et éditeurs de l’Alliance internationale des éditeurs indépendants. Toutes les informations sur l’édition 2023 sont à retrouver sur babelica.alliance-publishers.org
Recently Weaver Books (Zimbabwe), Modjaji Books (South Africa), and Spinifex Press (Australia) collaborated on a book project. Because of this collaboration, we thought that a panel where we considered collaboration and co-publishing in more depth would be valuable as part of Babelica.
The process of co-publishing potentially has benefits to all parties and is a way of making an author’s work travel further and to new readers in more countries. The publishers at these presses, Susan Hawthorne and Jessica Powers from Catalyst Press, will share their experiences of co-publishing and look at the benefits and challenges.
Babelica is the International online Book Fair of Independent Publishing, conceived and organised by the network of publishers of the International Alliance of Independent Publishers. All the information about the 2023 edition can be found at babelica.alliance-publishers.org
« Les coéditions rappellent à quel point tout projet se réalise d’abord grâce à des solidarités. C’est le symbole d’une force qui est créée parce que plusieurs éditrices et éditeurs se fédèrent. Le livre devient beaucoup moins cher, accessible pour le plus grand nombre et touche plusieurs pays en même temps. » Lilian Thuram
Depuis plus de vingt ans, les maisons d’édition indépendantes membres de l’Alliance internationale des éditeurs indépendants collaborent, mutualisent leurs moyens et savoir-faire et mettent en place des coéditions solidaires.
Un an et demi après la tenue des États généraux du livre en langue française dont une des recommandations prioritaires est le développement des partenariats éditoriaux dans l’espace francophone, l’Alliance souhaite rappeler l’histoire des coéditions solidaires et réaffirmer leur nécessité pour :
• la circulation des textes (participant à une plus grande écologie du livre par ailleurs),
• le renforcement des économies du livre locales,
• l’accessibilité de ces livres aux lecteur·rices (prix adapté).
Dans ce document réalisé par l’équipe de l’Alliance* et illustré par Mariette Robbes, l’Alliance revient sur les origines de la coédition solidaire, présente l’histoire de la collection pionnière « Terres solidaires » et raconte l’itinéraire d’un de ses titres.
Les témoignages de Djaïli Amadou Amal, Véronique Tadjo ou encore Lilian Thuram, dont les ouvrages ont été coédités par les membres de l’Alliance, viennent illustrer le caractère essentiel des coéditions solidaires en matière de défense de la bibliodiversité.
* L’équipe de l’Alliance remercie tout particulièrement Armand Jamme, qui dans le cadre de ses missions à l’Alliance entre mars et août 2022, a conçu ce document.
Cette visioconférence était organisée par le BIEF, dans le cadre du premier fellowship des éditeurs francophones de jeunesse et de bande dessinée (voir informations ici).
Avec Corinne Fleury, directrice de l’Atelier des nomades (Maurice), Bérengère Decherf, responsable des droits et marchés dérivés (Casterman), Laurence Hugues, directrice de l’Alliance internationale des éditeurs indépendants.
Retrouvez le dossier complet sur la coédition de ce livre dans la revue en ligne du Centre national de la littérature pour la jeunesse de la BNF : Takam Tikou, numéro spécial réalisé en partenariat avec l’Alliance.
Un entretien de François Nkémé (éditions Proximité au Cameroun) publié par Jeune Afrique le 26 avril 2021, à lire ici en intégralité.
Extraits : La littérature camerounaise peut-elle profiter du succès de l’écrivaine Djaïli Amadou Amal ? Le premier éditeur de la finaliste du prix Goncourt 2020 veut croire qu’une renaissance est possible dans son pays.
Quatre ans après la première publication du roman Les Impatientes de l’écrivaine Djaïli Amadou Amal, finaliste du prix Goncourt et vainqueur du Goncourt des lycéens 2020, François Nkémé savoure encore un succès inattendu. En 2017, ce sont les éditions Proximité, la maison qu’il a créée en 2002, qui faisaient découvrir pour la première fois ce roman sous le titre Munyal, les larmes de la patience.
Après la réédition de l’œuvre en France par les éditions Emmanuelle Colas en 2019, l’auteure obtient une série de distinctions. Depuis, près de 10 000 exemplaires de ce roman ont été vendus sur le continent, où Proximité a gardé les droits de diffusion.
Vous avez découvert Djaïli Amadou Amal, mais il a fallu attendre qu’elle soit distinguée en France pour qu’elle connaisse aussi le succès au Cameroun. Comment faire émerger les auteurs africains ? Il faudrait qu’il y ait une tradition de prix littéraires et que les médias et le grand public les prennent au sérieux. Combien de programmes littéraires avons-nous sur nos petits écrans ? Regardez comment la musique est diffusée sur toutes les chaines de télé et à longueur de journée. Nous devons travailler à faire de nos auteurs des valeurs, des stars. C’est vraiment dommage qu’Amal gagne le prix Goncourt des lycéens avant de pouvoir se faire connaitre dans son pays où pourtant elle écrit depuis dix ans.
Ce dossier est dédié à Viviana Quiñones, co-fondatrice, avec Marie Laurentin, de la revue Takam Tikou. Responsable de l’Afrique au sein du secteur international du CNLJ, Viviana était une militante du livre et de la lecture ; Viviana était aussi une amie de l’Alliance. Elle nous manque énormément.
Présentation du dossier
Concevoir des livres ensemble, partager des projets, mutualiser les coûts, faciliter la circulation des écrits, rendre le livre abordable et accessible à tout un chacun : des maisons d’édition coéditent solidairement des livres et engagent dans leur démarche l’ensemble des acteurs de la chaîne du livre. Une belle façon de garantir la bibliodiversité... Depuis 20 ans, l’Alliance internationale des éditeurs indépendants milite pour l’édition solidaire à travers un réseau de partenaires engagés. C’est donc tout naturellement que nous avons choisi de réaliser ce dossier en collaboration avec cette structure militante.
Des ressources pratiques permettront d’aller plus loin dans la découverte - et peut-être la mise en place - d’une démarche éditoriale solidaire, en ces temps de pandémie où le livre est plus que jamais nécessaire et où le secteur de l’édition est touché de plein fouet par la crise économique.
“Francophone African books are still very often published by French imprints, which can make them hard to get at home. But there is a growing push for change...
When Cameroonian author Daniel Alain Nsegbe first saw his debut novel for sale in his home city of Douala, the price was so high “you would have to ask someone to stop eating for two days in order to buy the book”. It was around 16,000 CFA francs (£20) ; the average monthly salary in Douala is £150. The book, Ceux qui sortent dans la nuit (Those Who Go Out at Night) was published by Grasset, a French imprint [...]”
Dans cet article publié par Le Journal hebdomadaire (Maroc) du 19-25 novembre 2005, Kenza Sefrioui (journaliste et éditrice, En toutes lettres au Maroc) nous plonge dans l’aventure de la collection « Enjeux Planète » : une collection d’essais de sciences humaines, publiés solidairement par 12 éditeurs francophones, traduite en plusieurs langues (arabe, chinois, portugais, espagnol...).
« Enjeux Planète » : douze éditeurs indépendants, des coûts répartis selon les zones géographiques, des auteurs des cinq continents, des livres sur les défis de la mondialisation.
La collection « Terres solidaires » est née en 2007, pour favoriser la circulation de la littérature africaine dans l’espace francophone. Les maisons d’édition qui participent à la collection sont basées en Afrique subsaharienne et en Afrique du Nord. Initialement créée pour rééditer des textes écrits par des auteurs africains édités en France, et les rendre, grâce au processus des coéditions solidaires, accessibles auprès du lectorat africain, elle est désormais ouverte à la réédition de textes parus en premier lieu au catalogue de maisons d’édition africaine. C’est le cas de Munyal, les larmes de la patience, de Djaïli Amadou Amal, 13e titre de la collection, originairement édité en 2017 par les éditions Proximité basées à Yaoundé, au Cameroun.
Les éditrices et éditeurs sélectionnent les textes, et échangent tout au long des étapes du processus éditorial. Le principe d’un prix public de vente adapté au pouvoir d’achat des lecteurs (en moyenne 3 500 FCFA, soit 5 euros) continue d’être l’un des principes piliers.
Plan du mémoire :
1. Le livre et l’édition abordent les thématiques de l’économie sociale et solidaire
2. Les thématiques de l’économie sociale et solidaire interrogent le livre et l’édition
3. Les potentialités pour le livre et l’édition des sociétés coopératives d’intérêt collectif et des coopératives d’activité et d’emploi
Extrait (introduction) :
Le champ du livre et de l’édition – indissociablement économique et culturel – et le champ de l’économie sociale et solidaire – comme relevant à la fois du mouvement social, du renouvellement de la pensée sur l’économie et de l’expérimentation de nouvelles formes d’activités – ne sont pas des champs clos. L’ambition de ce travail est de contribuer à l’exploration de leurs croisements, en intégrant une vision prospective : en quoi le champ de l’économie sociale et solidaire a-t-il intérêt que se développe et se renforce une offre de livres pour structurer le débat public autour de son objet ? En quoi le monde du livre et de l’édition a-t-il intérêt à prendre en compte les formes nouvelles d’activités économiques développées par l’économie sociale et solidaire pour répondre à certains des défis auxquels il est confronté ?
Pour accéder à l’« Editographie francophone pour l’économie sociale et solidaire » (parcours dans les catalogues de 56 maisons d’édition, annexe I au mémoire) sur Google drive ou sur Calameo.
Pour accéder au parcours « Des coopératives dans le secteur du livre et de l’édition » (présentation des sociétés coopératives participatives - SCOP, des sociétés coopératives d’intérêt collectif - SCIC et des entrepreneurs des coopératives d’activité et d’emploi - CAE du secteur du livre et de l’édition, annexe II au mémoire) sur Google drive ou sur Calameo.
Comment être « plus » écologique en tant que maison d’édition ? Quelles réflexions sont actuellement en cours en Amérique du Nord et en Europe sur l’écologie du livre ? Quelles sont les initiatives et les expériences menées ici et là ? En pratique, comment les maisons d’édition indépendantes agissent et tentent de trouver des alternatives écologiques en cohérence avec ce qu’elles défendent ? Autant de questions qui sont soulevées et discutées durant cette table ronde basée sur le partage d’expériences et de pratiques.
This round table considers book ecology from a decolonial perspective. It gives a definition of what “book ecology” and “decolonial perspective” mean, in order to bring closer the urgency of ecological issues and the need to question the concentration of power and colonial matrices endured in the international book industry. With testimonials from book professionals based in Mozambique, Indonesia and in the Indian Ocean, this round table gives an opportunity for collective reflection on ethical, sustainable and solidarity literary ecosystems.
Babelica is the International online Book Fair of Independent Publishing, conceived and organised by the network of publishers of the International Alliance of Independent Publishers. All the information about the 2023 edition can be found at babelica.alliance-publishers.org
This discussion has been organised in partnership with AFD Campus.
Discours de clôture des Assises internationales de l’édition indépendante de Pampelune-Iruñea (26 novembre 2021) par les ambassadrices de la bibliodiversité de l’Alliance internationale des éditeurs indépendants, Vandana Shiva (activiste et autrice, Inde) et Djaïli Amadou Amal (autrice, Cameroun).
L’écologie du livre englobe l’ensemble des réflexions et pratiques professionnelles en faveur d’une écologie durable, décoloniale et géopolitique du livre, impliquant l’ensemble des maillons de la filière du livre et tenant compte de leur interdépendance.
Ces réflexions et pratiques cherchent à articuler plusieurs dimensions et à inclure l’ensemble des acteurs et actrices qui interviennent dans la production du livre, depuis sa création, son maquettage et sa publication jusqu’à sa lecture, en passant par son impression, sa diffusion et sa vente en librairie.
À ces dimensions matérielles liées à la production même des livres (intrants, choix des papiers, transport depuis le lieu d’impression) s’ajoutent des dimensions symboliques, qui questionnent l’usage des livres et la bibliodiversité. Enfin, l’écologie du livre prend également en considération les externalités de la filière du livre et du marché du livre, notamment les coûts sociaux et environnementaux, essentiels dans une perspective écologique durable/soutenable.
L’écologie du livre est donc une thématique qui renvoie à une vision complexe, collective et interprofessionnelle de l’ensemble des pratiques liées à la production d’un livre. Elle cherche à favoriser le dialogue entre professionnel·les afin d’opérer des changements structurels et profonds pour plus d’éco-responsabilité et de bibliodiversité.
Piracy, neoliberal pressure and the absence of public reading policies are among the factors that have a negative impact on books and intellectual work. This workshop aims not only to set out the issues leading to the « casualisation » of intellectual work, but also to present possible solutions.
Babelica is the International online Book Fair of Independent Publishing, conceived and organised by the network of publishers of the International Alliance of Independent Publishers. All the information about the 2023 edition can be found at babelica.alliance-publishers.org.
La cartographie propose plusieurs entrées : une entrée par pays (fiche pays recensant les dispositifs existants en matière de soutien public au livre à l’échelle nationale) ; une entrée par thématique (régulation du marché, taxes, accords internationaux, aides à la création et à l’édition, etc.) ; une entrée régionale (données comparées à travers des analyses transversales).
La cartographie est interactive et évolutive : les fiches présentant les institutions et les politiques publiques nationales pour le livre peuvent faire l’objet d’amendements et de modifications au fil des évolutions des dispositifs. Cette cartographie a ainsi vocation à s’élargir à de nouveaux pays des deux régions, voire à intégrer une nouvelle région à terme (le monde arabe notamment).
La cartographie a pour objectifs de :
• mettre à disposition des données sur les politiques publiques du livre des pays concernés ;
• proposer des panoramas des politiques publiques du livre, libres d’accès, consultables et réutilisables par les professionnel.le.s et les pouvoirs publics ;
• favoriser le dialogue et les échanges entre les pouvoirs publics et les éditeurs ;
• développer des outils de plaidoyer pour les éditeurs indépendants ;
• contribuer à la mise en place et à la consolidation de politiques publiques du livre dans les pays en développement (entre autres pour une plus grande circulation des livres et des idées, pour une appropriation des outils numériques par les professionnels du livre, pour des échanges équilibrés entre le Nord et le Sud…) ;
• affirmer le rôle de la société civile (professionnels du livre et particulièrement éditeurs indépendants) dans l’élaboration et la mise en œuvre de politiques publiques du livre.
« Il est important de comprendre le rôle moteur des achats publics de livres - comme celui que jouent les routes dans le développement d’un pays -, et l’impact concret de ces actions sur l’écosystème du livre, de la culture et de l’éducation. En achetant des livres et en favorisant l’accès à la lecture, l’État démultiplie l’effet de ses actions.
Il n’est pas seulement question de qualité et de prix lors de la sélection des ouvrages, il ne s’agit pas d’un simple processus technique, d’une action isolée. C’est pourquoi il est si important d’améliorer, d’accroître, d’augmenter la transparence, de décentraliser l’offre et de renforcer la présence des auteur·rices et des maisons d’édition locales dans les processus d’achats publics de livres. »
Ce document reprend, avec quelques modifications, le Guide des bonnes pratiques pour les achats publics de livres (imprimés et numériques) qui a été intégré aux travaux de la Commission des achats publics de la Politique nationale de la lecture et du livre 2015-2020 (Chili), menés par Paulo Slachevsky en tant que coordinateur de la commission. Merci à Germán Gacio Baquiola (Editores independientes de Ecuador) pour ses commentaires critiques et ses contributions.
Le lundi 8 novembre 2021, la Fill (Fédération interrégionale du livre et de la lecture) et ses partenaires – Livre et lecture en Bretagne, Mobilis Pays de la Loire, ALCA Nouvelle-Aquitaine, l’ArL Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’Agence Livre et Lecture Bourgogne-Franche-Comté – organisaient une rencontre nationale et interprofessionnelle à l’occasion des 40 ans de la loi Lang.
L’État tunisien et le soutien au livre : (Dys)fonctionnements de la politique du livre en Tunisie
Un rapport de la Fédération tunisienne des éditeurs rédigé en janvier 2020, à télécharger ci-contre.
Analyse transversale de données récoltées dans 12 pays, par Luc Pinhas, université Paris 13 Villetaneuse (France)
Dans une vaste étude transversale, qui réactualise nos connaissances sur les politiques publiques du livre en Afrique subsaharienne francophone, Luc Pinhas pointe les similitudes et les différences qui existent entre les situations de 12 pays de la région. Si des évolutions très intéressantes pour la production et la chaîne du livre locales doivent être soulignées – cf. la préférence donnée aux acteurs locaux par la loi ivoirienne de 2015 – les cadres législatifs et réglementaires gagneraient certainement à être renforcés pour soutenir et dynamiser l’économie locale du livre.
La collecte de données dans les 11 pays d’Afrique subsaharienne et à Madagascar ainsi qu’en Amérique latine, les analyses transversales de ces données et la cartographie en ligne ont bénéficié du soutien de la Fondation de France et de la DDC Suisse.
Analyse des données récoltées dans 10 pays auprès des éditeurs indépendants et des acteurs publics, par Andrés E. Fernández Vergara (université du Chili)
Cet article rédigé en espagnol propose une analyse régionale des politiques publiques de développement du livre et de la lecture en Amérique latine de langue espagnole, à partir du point de vue de 53 acteurs du monde du livre de 10 pays différents. Il rend compte des similitudes et des différences qui existent d’un pays à l’autre en la matière : ici, il y a des réseaux complexes d’institutions et des dispositifs de promotion du livre ; là, il n’y a ni politique nationale ni objectif stratégique. Les acteurs interrogés soulignent les difficultés qu’ils rencontrent dans leur secteur aujourd’hui : concentration du marché, piratage, manque de soutien aux langues autochtones, etc. Autant de dangers qui menacent la bibliodiversité dans la région.
Sommaire :
Méthodologie
Censure et contrôle des contenus
Lois, politiques publiques et dispositifs réglementaires du livre et de la lecture
Institutions et organismes en charge du livre et de la lecture
Soutiens et aides directes au livre et à la lecture
En complément à ces analyses, consulter la cartographie des politiques publiques et des mécanismes de soutien par pays étudiés ici : politicaspublicaslibro.alliance-editeurs.org
La collecte de données dans les 11 pays d’Afrique subsaharienne et à Madagascar ainsi qu’en Amérique latine, les analyses transversales de ces données et la cartographie en ligne ont bénéficié du soutien de la Fondation de France et de la DDC Suisse.
Présentation du numéro :
De la censure à la protection la plus appuyée, les interventions publiques dans le secteur du livre prennent des formes variées.
Composé d’articles universitaires, de témoignages de professionnels du livre et de deux analyses régionales inédites (Afrique subsaharienne francophone et Amérique latine hispanophone), ce numéro nous emmène de la Russie à la Suisse, en passant par la Syrie, le Liban, la Tunisie, le Maroc, le Québec, la France et l’Argentine.
Il tente de répondre à une question : l’intervention des pouvoirs publics favorise-t-elle la diversité éditoriale ?
Sommaire du numéro « Les politiques publiques du livre » :
« Les interventions publiques dans le secteur du livre. Objectifs, formes, niveaux de développement et principales caractéristiques », par Étienne Galliand, rédacteur en chef de Bibliodiversity
« Fédéralisme et cohésion. Les nouvelles politiques du livre en Suisse », par Carine Corajoud, historienne (Suisse)
"Une autonomie relative. Analyse comparative des marges de manœuvre
de l’édition publique en France", par Hélène Seiler-Juilleret, École des hautes études en sciences sociales (France)
« Négocier le contrôle, promouvoir la lecture ? Éditeurs indépendants face à l’État dans la Russie des années 2010 », par Bella Ostromooukhova (France et Russie), Sorbonne Université
« Maroc : livres en déshérence. Les lacunes de l’implication des pouvoirs publics dans le secteur du livre et de l’écrit », par Anouk Cohen (France et Maroc), CNRS et Kenza Sefrioui, docteure en Littérature comparée, critique littéraire et éditrice (Maroc)
« Les politiques publiques du livre en Tunisie ». Témoignage de Nouri Abid, éditions Med Ali (Tunisie)
« Les politiques publiques du livre en Syrie ». Témoignage de Samar Haddad, Atlas Publishing (Syrie)
« Les politiques publiques du livre au Liban. Le regard d’un libraire ». Témoignage de Michel Choueiri, librairie Culture & Co (Liban et Émirats arabes unis)
« Les politiques publiques du livre en Afrique subsaharienne et à Madagascar. Analyse transversale de données récoltées dans 12 pays », par Luc Pinhas, université Paris 13 Villetaneuse (France)
« Édition et pouvoirs publics : le cas du Québec. Ou de l’influence des actions publiques sur l’indépendance éditoriale ? », par Pascal Genêt, université de Sherbrooke (Québec-Canada)
« Lois, politiques publiques, institutions et dispositifs d’appui au livre et à la lecture en Amérique latine. Analyse des données récoltées dans 10 pays », par Andrés E. Fernández Vergara, université du Chili
« De la culture vers l’économie. Analyse d’un programme public de soutien à l’édition locale à Buenos Aires : Opción Libros », par José de Souza Muniz Jr., Centre fédéral d’éducation technologique de Minas Gerais (Brésil)
L’engagement est-il toujours associé à la notion de risque (financiers, organisationnels, éditoriaux, etc.) ? Pendant cette discussion, la spécificité de l’édition jeunesse, le récit own-voice et les enjeux des maisons d’édition engagées dans les contextes politiques français et québécois seront abordés.
Babelica est le Salon international de l’édition indépendante en ligne pensé et organisé par le réseau d’éditrices et éditeurs de l’Alliance internationale des éditeurs indépendants. Toutes les informations sur l’édition 2023 sont à retrouver sur babelica.alliance-publishers.org
Streaming of the round table #5 « Freedom of publishing / fair speech » with Azadeh Parsapour (publisher, Nogaam, Iran/UK), Mohamed El Baaly (publisher, Sefsara Publishing, Egypt), Tomaz Adour (publisher, Vermelho Marinho, Brazil), Müge Gursoy Sokmen (publisher, Metis Publisher, Turkey), moderated by Antoinette Koleva (KX Critique and Humanism, Bulgaria).
Streaming of the round table #6 « Writing and publishing in minority languages » with Marie Michèle Razafintsalama (publisher, Jeunes Malgaches, Madagascar), Dante González (publisher, Pakarina Ediciones, Peru), Maria José Galvez (General Director of Books and Reading Promotion, Spanish Ministry of Culture), moderated by Garazi Arrula (publisher, Txalaparta, Navarra).
International Conference of Independent Publishers , Baluarte, Pamplona-Iruñea, November 25, 2021
Streaming table ronde #3 « Que dire et où le dire ? » avec Gisèle Sapiro (sociologue, France), Ronny Agustinus (éditeur, Marjin Kiri, Indonésie), Ibrahima Aya (éditeur, Éditions Tombouctou, Mali), modérée par Paulo Slachevsky (éditeur, Lom Ediciones, Chili).
Les logiques de concentration dans le monde éditorial et la domination de l’aspect marchand du livre au détriment de son aspect culturel, se mêlent à d’autres élans conservateurs qui ont un impact sur le secteur, comme le colonialisme culturel, le patriarcat, la marginalisation des minorités et des langues périphériques… Réfléchir à ces relations de pouvoir et de domination, renforcer le caractère libérateur et transformateur du livre et de la parole, telle est l’invitation de cette deuxième matinée des Assises internationales de l’édition indépendante.
Streaming table ronde #4 « Les femmes dans le monde éditorial » avec Samar Haddad (éditrice, Atlas Publishing, Syrie), Barbora Baronová (éditrice, éditions wo-men, République tchèque), Julia Ortiz (éditrice, Criatura Editora, Uruguay), Djaïli Amadou Amal (autrice, Cameroun), modérée par Ana Gallego Cuiñas (anthropologie sociale et culturelle, Université de Grenade).
Alors que les professions de l’édition semblent majoritairement occupées par des femmes dans de nombreux pays – et bien que la situation ne soit pas identique dans tous les contextes culturels et sur tous les marchés du livre – les femmes restent sous-représentées dans les postes à responsabilité au sein des maisons d’édition, de même que les autrices sont moins consacrées que les auteurs par les prix littéraires. Ce constat – ce déséquilibre –, pointé du doigt en Europe notamment, est-il généralisable au niveau international ? Être une femme dans le milieu de l’édition, qu’est-ce que cela implique concrètement ? L’édition indépendante internationale offre un panorama pluriel et varié de la place et du rôle accordés aux professionnelles dans le secteur. Qu’elles exercent leur métier en Syrie, en République Tchèque, au Cameroun ou au Canada, qu’elles soient autrices, éditrices ou éditrices féministes, cette table ronde donnera un écho aux voix de femmes, professionnelles du livre, qui contribuent à façonner le paysage éditorial international.
Ces tables rondes se sont déroulées lors des Assises internationales de l’édition indépendante, à Pampelune-Iruñea, le 24 novembre 2021.
Young democracies are fragile. How are Eastern European publishing houses fighting against the danger, ideology, hybrid war, propaganda, fake news and violence of the hegemonic forces within the post-communist space and times ? What are the strategies of Ukrainian publishers to empower themselves in the war ? How is Slovakian culture dealing with the incompetent and risky behaviour of several of its leaders ? What are Bulgarian publishers most scared of within their practice ? How can we inspire each other in our coping strategies ? Are local writers able to become again strong voices of their society and change the political heading ? What are the strategies of Eastern European publishing houses to place their work in the global book market ? And what are the main subjects from the post-communist regions that have the potential to enrich the global culture, narrative and storytelling ?
Speakers :
Antoinette Koleva (KX - Critique and Humanism Publishing House, Bulgaria)
Slava Svitova (Creative Women Publishing, Ukraine)
František Malík (BRaK, Slovakia)
Moderated by Barbora Baronová (wo-men, Czech Republic)
At a time when the far right is gaining ground in many countries, when a wind of authoritarianism, conservatism and extremism is spreading, when ultra-capitalist (or ultra-liberal) models are at work, many fundamental freedoms are being called into question. The book industry (and independent publishing in particular) is no exception. What are the consequences of these political, societal and economic shifts for the freedom to write, publish and read ? How are authors, publishers, booksellers and librarians around the world affected by this crumbling of democracy and freedom ? What are the mechanisms for circumventing these attacks on freedoms, the alternatives that have been put in place and the hopes held out by book professionals ?
Speakers :
Romana Cacchioli (Director of PEN International)
Gvantsa Jobava (President of the International Publishers Association)
Maia Simonishvili (Parliamentary National Library of Georgia, member of the IFLA European Regional Committee and the FAIFE Advisory Committee)
Moderated by Kenza Sefrioui (En toutes lettres, Morocco)
« Éditrices et éditeurs indépendants : quelle liberté d’éditer aujourd’hui ? », un article écrit par l’équipe de l’Alliance, publié par la revue en ligne Tire-Lignes (revue du centre régional du livre Occitanie Livre & Lecture), numéro 2019 consacré à la censure. Illustration de l’article : Yoel Jimenez
"Il nous semblait donc primordial de recueillir les témoignages de première main d’éditeurs indépendants, pour mieux repérer, à partir de situations concrètes et localisées, les mécanismes de la censure tels qu’ils s’exercent concrètement ; mettre en évidence leurs techniques, leurs procédés, leurs points d’applications, leurs effets de contrainte. Nous voulions aussi documenter les pratiques de résistance, les modes de contournement, les ruses ou les compromis que les éditeurs mettent en œuvre, en ne négligeant pas les pratiques d’autocensure à l’œuvre.
La liberté d’éditer, dans son potentiel émancipateur, est indissociable du projet démocratique. Nécessaire au questionnement des formes établies de pensée, elle contribue à l’émergence de voies alternatives de redéfinition de la vie commune et demeure un outil de résistance contre toutes les oppressions.
Plus qu’une contribution à la connaissance, cette étude entend donc constituer un outil de sensibilisation et d’alerte à destination du grand public, des pouvoirs publics, des organismes internationaux et des professionnels du livre, quant à toutes les formes de censure qui compromettent aujourd’hui la mission des éditrices et des éditeurs indépendants ".
Nous pensons que les accusations portées contre lui en vertu de l’article « 57 des TIC » sont une tentative d’intimidation, usant d’une loi draconienne pour étouffer son droit à la liberté d’expression. Shahidul Alam a été détenu sans procédure légale ; nous avons par ailleurs reçu des informations inquiétantes faisant état de traitements brutaux infligés à un détenu.
Le droit de manifester pacifiquement et la défense de ce droit sont fondamentaux pour la démocratie. L’Alliance exprime sa complète solidarité avec Shahidul Alam et réitère ici son engagement en faveur de la liberté d’expression au Bangladesh, et dans le reste du monde.
Les éditeurs de l’Alliance dénoncent la censure de l’ouvrage El desarme, la vía vasca d’Iñaki Egaña (coédition des éditions Txalaparta avec le journal Gara et le média Mediabask), lors de sa promotion sur la radio-télévision basque.
Si, depuis la création de l’Alliance, les éditeurs – garants de la liberté d’expression aux côtés des journalistes, auteurs, blogueurs, libraires, artistes… – ont toujours alerté sur les phénomènes de censure à l’œuvre dans certains pays, nous constatons depuis quelques années de nouvelles formes d’atteintes à la liberté d’expression – notamment dans un contexte où les pressions et les limitations qui s’exercent sur la parole publique se renforcent. Après le vent de liberté espéré lors des révolutions du monde arabe, les séries d’attentats en Afrique, en Europe et dans le monde arabe fragilisent à nouveau la parole : une perte de repères et de sens qui amène à se réinterroger sur les espaces de liberté, sur la portée des mots et des supports qui les véhiculent.
La liberté d’édition est une « catégorie » de la liberté d’expression, qui peut prendre des formes variées et utiliser des supports différents. La liberté d’édition relève de la liberté de choisir un auteur, de retenir ou de commander des textes, de les mettre en forme et de les publier, de les diffuser et de les commercialiser – ensemble des activités au cœur même du métier d’éditeur. Et ce sont précisément les mises en danger de la liberté d’éditer que l’Alliance souhaite étudier dans le cadre de cette étude.
Quels que soient les contextes et les réalités géopolitiques des éditeurs, quelles que soient les formes de censure qu’ils subissent, les éditeurs indépendants de l’Alliance se sont engagés à faire circuler des textes et des idées qu’ils défendent, à faire entendre d’autres voix, parfois minoritaires, à participer à la construction d’une pensée critique, à l’émancipation. Il en est de leur responsabilité, tant professionnelle que citoyenne.
Lire ci-contre la présentation de l’étude, de ses auteurs, la méthodologie utilisée...
The word « bibliodiversity » was invented by Chilean publishers in the 2000s. It is the cultural equivalent of biodiversity. For a culture to be in balance, it is important that monoculture does not dominate the book ecosystem ; it is important that a multitude of voices exist and are heard - and independent publishers make a major contribution to this bibliodiversity.
Ten years after the publication of 𝘉𝘪𝘣𝘭𝘪𝘰𝘥𝘪𝘷𝘦𝘳𝘴𝘪𝘵𝘺 : 𝘈 𝘔𝘢𝘯𝘪𝘧𝘦𝘴𝘵𝘰 𝘧𝘰𝘳 𝘐𝘯𝘥𝘦𝘱𝘦𝘯𝘥𝘦𝘯𝘵 𝘗𝘶𝘣𝘭𝘪𝘴𝘩𝘪𝘯𝘨, how has bibliodiversity evolved in different countries ? Three publishers from the Czech Republic, Syria and Australia discuss how and why bibliodiversity is important to them, what are the challenges and threats within their publishing territories. They also present the changes and challenges they have observed and faced over the last 10 years.
Babelica is the International online Book Fair of Independent Publishing, conceived and organised by the network of publishers of the International Alliance of Independent Publishers. All the information about the 2023 edition can be found at babelica.alliance-publishers.org
The result of the reflections of the members of the Alliance during the International Conference on Independent Publishing in Pamplona-Iruñea (November 2021), the Guide to Good Practices offers book professionals concrete lines of action on book ecology, social publishing, solidarity publishing, feminist and LGBTQI+ publishing... and presents an inventory of alternative practices, sources of inspiration for the book of tomorrow.
Speakers :
Indira Chandrasekhar, Tulika, India
Dorota Hartwich, Format, Poland
Dieulermesson Petit Frère, LEGS Édition, Haiti
Carlos Vela, Pesopluma and representative of the EIP collective, Peru
Moderation :
Mariana Warth, Pallas Editora (Brazil) and coordinator of the Alliance’s Lusophone network
Streaming table ronde #1 « Les défis à relever pour un écosystème du livre diversifié et engagé face aux enjeux actuels » avec John B. Thompson (sociologue, Royaume-Uni), Julien Lefort-Favreau (professeur de littérature contemporaine et théorie critique, Québec/Canada), Kenza Sefrioui (éditrice, En toutes lettres, Maroc), Esther Merino (éditrice, éditions les Monédières et vice-présidente de l’Association des Éditeurs de Nouvelle-Aquitaine, France) modérée par Alfonso Serrano (éditeur, La Oveja Roja, Madrid).
Depuis plusieurs années, les notions d’indépendance et de bibliodiversité reviennent constamment dans la quasi-totalité des discours relatifs au secteur de l’édition. Cependant, si l’on sort des sentiers battus et que l’on pousse la réflexion un peu plus loin, il existe toujours, et partout, un réseau dense de relations d’interdépendances à différents niveaux de la société, qui ne sont pas toujours évidentes à expliciter. Or, leur identification est nécessaire pour que le cadre théorique construit à partir de ces notions dépasse le simple slogan et mène à une réflexion solide sur la place de l’activité éditoriale des éditrices et éditeurs indépendant.e.s au sein de la société.
Streaming table-ronde #2 « Écologie du livre » avec Anaïs Massola (libraire, Le Rideau rouge et cofondatrice de l’Association pour l’écologie du livre, France), José Bellver (économiste et chercheur, Madrid), Susan Hawthorne (éditrice, Spinifex Press, Australie), modérée par Corinne Fleury (éditrice, Atelier des nomades, Ile Maurice/France).
Un coup d’œil rapide au budget national de la plupart des États permet d’observer que l’activité éditoriale est classée dans la catégorie des activités industrielles. Rien de plus logique pour un métier qui mobilise une quantité importante de main d’œuvre et de matières premières, lesquelles une fois transformées en produits commercialisables, sont transportées et échangées dans le monde entier. À l’heure de l’inévitable réflexion autour de la durabilité écologique de l’activité humaine sur la planète, rien ne devrait nous empêcher d’analyser sereinement les responsabilités découlant des choix des maisons d’édition indépendantes. Et dans un contexte de visibilité croissante du numérique, il convient également de s’interroger sur ce qui se cache derrière l’apparente intangibilité de ce « nuage ».
Assises internationales de l’édition indépendante, Pampelune-Iruñea, 23 novembre 2021
Ses objectifs sont de :
• proposer des lignes d’approche, des lignes d’actions aux éditrices et éditeurs membres de l’Alliance internationale des éditeurs indépendants – et plus largement, aux professionnel·les du livre ;
• mettre en pratique et en œuvre les principes et valeurs que défendent les membres de l’Alliance ;
• illustrer/incarner ces principes à travers des exemples (expériences, projets, idées… portés par des professionnel·les) qui peuvent être sources d’inspiration.
Comment
Les « entrées » de ce Guide sont thématiques : étant donné qu’il s’agissait de décliner en pratique les principes de la Déclaration de Pampelune-Iruñea, les principales entrées pour l’heure sont les suivantes :
• édition décoloniale
• édition écologique
• édition féministe, LGBTQI+
• édition libre
• édition sociale
• édition solidaire
Ce Guide est évolutif ; sa forme n’est donc pas figée. En effet, plusieurs entrées du Guide demandent à être alimentées – elles le seront grâce aux groupes de travail thématiques qui auront pour mission de faire des propositions et d’enrichir ces entrées. Le Guide pourra par ailleurs être actualisé et adapté au fil du temps en fonction de l’évolution des pratiques et réflexions en cours au sein de l’Alliance (notamment via les groupes de travail thématiques post-Assises).
Prérequis
L’Alliance est un réseau interculturel unique, dont la spécificité et la force reposent sur le respect de la diversité.
La bienveillance, la curiosité, l’écoute et le respect des points de vue, ainsi que l’équité dans les prises de parole, doivent présider aux échanges au sein de l’Alliance. Les discours de haine et d’exclusion sont contraires aux principes fondateurs de l’Alliance.
Ce prérequis est le socle sur lequel les membres de l’Alliance s’organisent et travaillent ensemble – entre autres pour la construction de ce Guide.
Avertissement
Le Guide des bonnes pratiques sert de matière à réflexion et à ouvrir le débat. Il ne peut pas engager les éditeurs et éditrices membres de l’Alliance sur l’ensemble des propositions et recommandations qu’il recouvre. En effet, l’Alliance internationale des éditeurs indépendants est consciente de la diversité géographique de ses membres et, par conséquent, de leur diversité culturelle. Elle est également pleinement consciente de l’impossibilité de mettre en œuvre certaines mesures (concernant l’écologie du livre par exemple, etc.) dans plusieurs pays pour de nombreuses raisons liées à l’environnement politique, social, économique, culturel...
Le glossaire de l’édition indépendante est une construction collective menée par des éditrices et éditeurs du réseau hispanophone de l’Alliance internationale des éditeurs indépendants.
Il donne à voir les significations et définitions des mots couramment utilisés dans l’édition. Il s’agit d’un projet évolutif, qui s’enrichira au fil du temps pour d’une part inclure de nouveaux concepts, et d’autre part prendre en compte de nouvelles propositions de définitions. L’idée n’est pas de figer les concepts mais de les ouvrir pour mettre en valeur leurs significations multiples.
Chaque terme est signé par la personne qui a travaillé sur la définition. Le glossaire a été édité par Germán Gacio Baquiola (Corredor Sur Editorial, Équateur / collectif Editores independientes de Ecuador), Teresa Gottlieb, (Editorial Maitri, Chili), Paulo Slachevsky (Lom Ediciones, Chili) et Miguel Villafuerte, (Editorial Blanca, Équateur).
Présentation
L’histoire de l’édition ne se réduit pas à l’emprise des grands groupes et des logiques commerciales. La période récente a vu l’apparition de petites structures éditoriales qui revendiquent une position « critique » et qui, pour certaines, parviennent à s’inscrire dans la durée en dépit des difficultés économiques rencontrées. Sophie Noël a mené une enquête sur ces éditeurs « indépendants », à la tête de 33 maisons d’édition qui s’emploient à concilier les exigences de l’excellence intellectuelle et de la radicalité politique.
Cette nouvelle édition est enrichie de deux index des noms propres (éditeurs, auteurs) et des maisons d’édition, collections, organismes et institutions publiques.
« Alors que nous sommes entrés dans le XXIe siècle, il est difficile de dissocier la fin des moyens : que dire, et où le dire ? Ainsi, nous constatons que beaucoup d’idées et d’écrits cherchant à promouvoir le débat, la création et la pensée critique, la justice et l’égalité sont publiés dans des grands conglomérats aux multiples labels éditoriaux. Le pouvoir transformateur de ces œuvres n’est-il pas réduit à néant lorsqu’elles plongent dans les rouages de l’industrie du divertissement ? C’est un fait, les sociétés transnationales, quel que soit leur domaine d’action, sont l’expression même du système qui nous domine. Les choisir comme maisons d’édition, n’est-ce pas, d’une manière ou d’une autre, laisser le monde des idées transformatrices aux mains de ceux qui jettent les bases du modèle que nous critiquons ? N’est-ce pas renforcer le contrôle du grand capital sur la parole et notre vie quotidienne ? Par ailleurs, comment ne pas s’interroger sur les investissements croisés des groupes d’entreprises qui possèdent les maisons d’édition ? Et, ces croisements sont-ils neutres ? »
Dans cette lettre ouverte, les éditrices et éditeurs indépendant.e.s proposent à l’ensemble des acteurs du livre de réfléchir avec elles et eux à leurs pratiques, et aux impacts qui en découlent. Elles et ils appellent notamment les auteurs, les universitaires et les intellectuels à travailler pour des projets dont la vocation est de transformer l’ordre des choses et non de le consolider, à publier leurs œuvres dans les maisons d’édition indépendantes de leur pays, et à privilégier également des maisons d’édition indépendantes lorsqu’il s’agit de céder les droits étrangers et de traduction.
Alors que le monde entier subit les conséquences sanitaires, sociales, économiques de la pandémie, les écosystèmes du livre et les maisons d’édition indépendantes sont davantage fragilisées, et pour certaines, tentent de survivre. Si la solidarité entre les créateurs et les professionnels du livre est un des fondements pour la bibliodiversité, cette solidarité s’avère vitale dans le contexte actuel.
Ces 80 recommandations dressent, par thème, un ensemble de bases nécessaires au développement, au maintien et à la vitalité de la bibliodiversité dans les pays. Pour certaines, les recommandations s’accompagnent d’outils et de projets (existants ou à venir dans le cadre du programme d’actions 2015-2016 de l’Alliance), permettant très concrètement de mettre en pratique les propositions des éditeurs indépendants.
Elles s’adressent aux pouvoirs publics, aux organismes internationaux et aux professionnels du livre des quatre coins du monde.
Re|Penser les politiques culturelles 2018 (rapport mondial Convention 2005 Unesco)
La créativité au cœur du développement
Extrait de la préface du rapport :
« Ce nouveau Rapport Mondial de l’UNESCO “Re|Penser les politiques culturelles” est un outil précieux dans la mise en œuvre de la Convention de 2005 sur la Protection et la Promotion de la Diversité des Expressions Culturelles. Cette Convention désormais ratifiée par 146 Parties, dont l’Union Européenne, est le fer de lance de l’UNESCO dans son action pour renforcer les capacités de production de création et de diffusion des biens, des activités et des services culturels. Les États se voient soutenus dans leur droit souverain de mener des politiques publiques pour le développement de secteurs industriels culturels et créatifs forts et dynamiques.
L’UNESCO s’attache à développer avec eux des politiques publiques plus efficaces et plus durables en ce sens. Notre feuille de route est claire et requière la collaboration des gouvernements et des acteurs nongouvernementaux dans 4 domaines-clés : renforcer la gouvernance de la culture, améliorer les conditions de mobilité des artistes, intégrer la culture dans les stratégies de développement durable, et promouvoir les droits humains et les libertés fondamentales. Ces quatre objectifs sont étroitement liés à l’Agenda 2030 pour le Développement Durable ».
Octavio Kulesz, membre du Labo numérique de l’Alliance, est l’auteur du chapitre 3 de ce rapport : Les politiques culturelles à l’ère des plateformes numériques.
La Conférence des Parties à la Convention de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de l’UNESCO a approuvé lors de sa sixième session (Paris, 12-15 juin 2017) les directives opérationnelles sur la mise en œuvre de la Convention 2005 dans l’environnement numérique.
La revue Bibliodiversité est coéditée par Double ponctuation et l’Alliance internationale de l’édition indépendante.
Présentation
La lecture profonde, longue et complexe disparaît au profit d’une lecture plus immédiate. L’image fait irruption partout, comme le montre le triomphe des mangas et des BD. La lecture éclectique est remplacée par une spécialisation dans un genre donné. Les temps de lecture de livres se réduisent (ou se métissent) au profit du temps d’écran. Le livre audio fait une percée remarquée – mais relève-t-il de la lecture ?
Pourtant, on n’a jamais autant lu, en tous cas en ligne. La littérature jeunesse se porte bien. Des communautés soudées fourmillent de recommandations de titres. Des Instagrammeuses stars font vendre des centaines d’exemplaires et les rayons mangas des librairies sont peuplés d’ados.
Doit-on en déduire que cette lecture en pleine (r)évolution est avant tout marquée par une rupture générationnelle ? Que l’image et le son représentent l’avenir de la lecture ? Et comment donner le goût de lire de tout ? Autant de questions – parmi d’autres – qui sont abordées dans ce livre.
L’intégralité des réponses à l’enquête internationale sur la précarité des maisons d’édition indépendantes dont il est fait mention dans ce numéro est à lire dans le document PDF ci-contre.
Présentation
Alors que les maisons d’édition indépendantes (avec leurs auteurs et autrices) sont au cœur de la création, ce sont principalement sur elles que pèse la plus grande précarité. Les éditeurs et éditrices cumulent les emplois pour maintenir leur activité, ne se rémunèrent pas ou très peu, sont pris dans une chaîne du livre qui pousse à la surproduction, ne sont pas assez représenté·e·s et défendu·e·s.
La précarisation de l’édition indépendante s’accentue. Pourtant, sa contribution à la bibliodiversité n’est plus à démontrer. Véritables « capital-risqueuses », les maisons d’édition indépendantes repèrent les talents de demain et donnent la parole aux personnes minorées – bien plus que d’autres structures éditoriales. Elles jouent un rôle important dans la vie intellectuelle, artistique et démocratique d’un pays.
Comment soutenir mieux l’édition indépendante et les talents qu’elle représente ? En plus de leurs questionnements, analyses et témoignages, les contributeurs et contributrices de ce dossier inédit avancent un ensemble de propositions concrètes pour combattre la précarité de l’édition indépendante.
La revue Bibliodiversité est coéditée par Double ponctuation et l’Alliance internationale des éditeurs indépendants. Voir les autres numéros de la revue Bibliodiversité ici.
Présentation
Beaucoup de maisons d’édition et de librairies indépendantes sont confrontées à la question de la transmission – et peinent parfois à trouver repreneur. Au-delà des cas individuels, c’est l’avenir d’une certaine idée du livre qui se joue, tant le phénomène prend de l’ampleur en Europe, mais aussi en Amérique latine et en Afrique, alors qu’une génération quitte le monde du travail.
D’ailleurs, faut-il transmettre ? Et si oui, à qui, quand et comment ? Existe-t-il des spécificités dans la passation d’une maison d’édition ou d’une librairie ? Dans un secteur en pleine mutation, céder une entreprise du livre pose la question plus large de la capacité de renouvellement des structures culturelles – des acteurs et des actrices, des pratiques et des contenus –, mais aussi de l’intégration des évolutions législatives, sociétales et technologiques.
Un ensemble de textes aborde ici sous plusieurs angles ce sujet essentiel, pourtant très peu étudié. Plus qu’un guide pratique – qui semble difficile à écrire, tant les situations diffèrent –, il s’agit surtout de partager des analyses universitaires et des expériences vécues, pour réfléchir à la notion de renouvellement et penser ces transmissions.
La revue Bibliodiversité est coéditée par Double ponctuation et l’Alliance internationale des éditeurs indépendants. Voir les autres numéros de la revue Bibliodiversité ici.
Présentation
La diversité n’est pas forcément au rendez-vous dans le monde du livre et de l’écrit. Comme tous les lieux de pouvoir, effectif ou symbolique, il n’échappe pas aux formes d’exclusion et de prédation qui s’observent partout dans la société.
En favorisant volontairement une pluralité d’approches sur la question de l’inclusion, cet ouvrage essaye de rendre compte d’un phénomène multiforme. Ainsi, que ce soit par le biais du féminisme, de l’autochtonie, du mouvement LGBTQ+ ou en considérant les exclu·es du monde de l’écrit, les auteur·es s’interrogent sur la capacité inclusive de ce secteur.
Au-delà des constats, elles/ils proposent des exemples constructifs (collectés en France, au Québec, en Belgique, en Espagne, en Inde…) pour favoriser l’inclusion : la mise en place d’une gender editor au sein d’une Rédaction, la création d’une maison d’édition autochtone, la gestion de librairies, de maisons d’édition ou de revues féministes ou gaies, la réflexion de bibliothécaires sur les conditions d’accueil des minorités, etc.
Peu à peu, grâce à ces multiples initiatives, souvent sans volonté de polémiquer ou de faire table rase de l’existant, des professionnel·les combattent au quotidien les discriminations et favorisent l’expression d’une diversité réelle.
Pour commander ce titre au format numérique, c’est ici !
Prix de vente (version numérique - PDF) : 5 euros
ISBN : 978-2-490855-11-7
Publication : 23 février 2021
La revue Bibliodiversité est coéditée par Double ponctuation et l’Alliance internationale des éditeurs indépendants. Voir les autres numéros de la revue Bibliodiversité ici.
Présentation
À l’heure où les préoccupations environnementales prennent de plus en plus d’importance et où les schémas de production classiques sont questionnés de façon croissante, le livre écologique, responsable et solidaire existe-t-il ?
Alors qu’une part non négligeable des livres imprimés finissent pilonnés sans avoir été lus et que les flux physiques d’ouvrages génèrent d’importantes émissions de gaz à effet de serre, des imprimeurs, des éditeurs, des libraires s’interrogent sur leurs pratiques et l’impact qu’elles ont.
Ils proposent des alternatives au système dominant pour répondre à ces défis – et définir ainsi l’avenir du livre ?
Présentation
Plus de la moitié des langues parlées dans le monde sont menacées de disparition ; si rien n’est fait, l’Unesco estime que 90 % des langues auront disparu au cours du siècle. Élément essentiel de la culture d’un peuple, les langues sont pourtant bien plus qu’un simple outil de communication ; toutes proposent une description profondément unique du monde qui nous entoure et des êtres qui l’habitent. Que peut faire – et que fait déjà – le secteur de l’édition pour aider à conserver et à faire vivre ces langues minorées ? C’est à cette question que tente de répondre cet ouvrage, à travers des textes universitaires et des témoignages de professionnels du livre qui, ensemble, proposent une approche inédite du sujet.
Au regard de leurs publications, l’ouvrage analyse la situation de plusieurs langues minorées – créole haïtien, corse, innu, yiddish, kikuyu, basque, malgache, náhuatl, etc. – et montre que des solutions existent quand les acteurs de la chaîne du livre se mobilisent.
Sommaire du dossier
Publier en langues minorées. De la diversité des langues d’édition en contexte mondialisé, par Nathalie Carré, Inalco (France) et Raphaël Thierry, chercheur indépendant (France)
L’édition en créole en Haïti. Obstacles, initiatives et perspectives de développement, par Sandie Blaise, Duke University (États-Unis)
La diffusion de la poésie yiddish dans l’espace germanophone. Le cas des éditions bilingues, par Caroline Puaud, université Paris-Sorbonne (France)
Écrire et publier à Madagascar. Comment atteindre le monde ?, par Dominique Ranaivoson, université de Lorraine (France)
Faire dialoguer (en ligne) les langues minorées. L’exemple d’une collaboration intergénérationnelle en Afrique de l’Est, par Pierre Boizette, université Paris-Nanterre (France)
Normativité, diversité et dynamiques de création dans le champ littéraire basque contemporain. Étude de ses tendances de fonctionnement à travers la trajectoire littéraire d’Eñaut Etxamendi, par Itziar Madina Elguezabal, école doctorale Bordeaux-Montaigne (France)
Repérer, cataloguer, rendre visible. La place des langues minorées dans les collections de la Bibliothèque universitaire des langues et civilisations (BULAC), entretien avec Marine Defosse, Soline Lau-Suchet et Nicolas Pitsos,
bibliothécaires à la BULAC (France)
« Tant que la langue circulera, nous aurons des livres à produire ». Publier en langue corse, entretien avec Bernard Biancarelli, éditions Albiana (Corse/France)
« L’édition doit grandir le monde ». Mémoire d’encrier et les langues du monde,
entretien avec Rodney Saint-Éloi, éditions Mémoire d’encrier (Québec/Canada)
« Le sauvetage d’une langue est une tâche qui nous incombe à tous ». Publier de la littérature jeunesse en langues autochtones au Mexique, entretien avec María Yolanda Argüello Mendoza, éditions Magenta (Mexique)
Les politiques publiques du livre et de la lecture en faveur des langues autochtones au Chili. Intervention (réactualisée en 2020) au Parlement du livre et de la parole, par Paulo Slachevsky, Lom Ediciones (Chili)
Sauver, transmettre. Un exemple de transcription-traduction d’oeuvres de la littérature orale des peuples du Vietnam, par Mireille Gansel, traductrice, écrivaine (France)
L’engagement de PEN en faveur des droits linguistiques. L’importance d’écrire, de publier et de lire en langues marginalisées, entretien entre Peter McDonald, université d’Oxford (Royaume-Uni) et Carles Torner, PEN International (Catalogne/Espagne)
Présentation du numéro :
De la censure à la protection la plus appuyée, les interventions publiques dans le secteur du livre prennent des formes variées.
Composé d’articles universitaires, de témoignages de professionnels du livre et de deux analyses régionales inédites (Afrique subsaharienne francophone et Amérique latine hispanophone), ce numéro nous emmène de la Russie à la Suisse, en passant par la Syrie, le Liban, la Tunisie, le Maroc, le Québec, la France et l’Argentine.
Il tente de répondre à une question : l’intervention des pouvoirs publics favorise-t-elle la diversité éditoriale ?
Sommaire du numéro « Les politiques publiques du livre » :
« Les interventions publiques dans le secteur du livre. Objectifs, formes, niveaux de développement et principales caractéristiques », par Étienne Galliand, rédacteur en chef de Bibliodiversity
« Fédéralisme et cohésion. Les nouvelles politiques du livre en Suisse », par Carine Corajoud, historienne (Suisse)
"Une autonomie relative. Analyse comparative des marges de manœuvre
de l’édition publique en France", par Hélène Seiler-Juilleret, École des hautes études en sciences sociales (France)
« Négocier le contrôle, promouvoir la lecture ? Éditeurs indépendants face à l’État dans la Russie des années 2010 », par Bella Ostromooukhova (France et Russie), Sorbonne Université
« Maroc : livres en déshérence. Les lacunes de l’implication des pouvoirs publics dans le secteur du livre et de l’écrit », par Anouk Cohen (France et Maroc), CNRS et Kenza Sefrioui, docteure en Littérature comparée, critique littéraire et éditrice (Maroc)
« Les politiques publiques du livre en Tunisie ». Témoignage de Nouri Abid, éditions Med Ali (Tunisie)
« Les politiques publiques du livre en Syrie ». Témoignage de Samar Haddad, Atlas Publishing (Syrie)
« Les politiques publiques du livre au Liban. Le regard d’un libraire ». Témoignage de Michel Choueiri, librairie Culture & Co (Liban et Émirats arabes unis)
« Les politiques publiques du livre en Afrique subsaharienne et à Madagascar. Analyse transversale de données récoltées dans 12 pays », par Luc Pinhas, université Paris 13 Villetaneuse (France)
« Édition et pouvoirs publics : le cas du Québec. Ou de l’influence des actions publiques sur l’indépendance éditoriale ? », par Pascal Genêt, université de Sherbrooke (Québec-Canada)
« Lois, politiques publiques, institutions et dispositifs d’appui au livre et à la lecture en Amérique latine. Analyse des données récoltées dans 10 pays », par Andrés E. Fernández Vergara, université du Chili
« De la culture vers l’économie. Analyse d’un programme public de soutien à l’édition locale à Buenos Aires : Opción Libros », par José de Souza Muniz Jr., Centre fédéral d’éducation technologique de Minas Gerais (Brésil)
Présentation du numéro :
S’éditer soi-même est de moins en moins perçu comme un geste égocentré, narcissique – voire revanchard. Contourner la fonction sélective d’un tiers (l’éditeur) au profit d’une relation directe au lecteur potentiel – que cela soit par choix ou par obligation, lorsque l’on a été rejeté par ceux « de la place » – semble au contraire en parfaite adéquation avec l’air du temps, qui prône l’horizontalité des rapports, l’absence d’intermédiaire et la relation directe du producteur au consommateur, les circuits courts, la méfiance des experts, des élites et de la comitologie.
Si l’auto-édition est décomplexée, elle est surtout dynamique sous format numérique, où les barrières à l’entrée sont aujourd’hui négligeables. Pour autant, l’auto-édition est-elle vecteur de bibliodiversité ?
La notion « d’indépendance » est elle aussi questionnée par cette évolution de la production. En effet, on parle très couramment aux États-Unis d’auteurs ou d’ebooks « indies », cette figure de l’auteur indépendant étant elle aussi maintenant assimilée et revendiquée dans le contexte hexagonal. Mais de quelle indépendance s’agit-il ?
Sommaire du numéro « L’Auto-édition » :
L’auto-édition : un vecteur de bibliodiversité ? / Par Sylvie Bosser, université Paris 8
De l’auto-édition en littérature française.
Mise en perspective historique d’une pratique éditoriale multiforme / Par Olivier Bessard-Banquy, université Bordeaux-Montaigne
Les auteurs auto-édités sur Kindle Direct Publishing.
Motivations, identités, pratiques et attentes / Par Stéphanie Parmentier, université Bordeaux-Montaigne
L’auto-édition de bandes dessinées.
Une voie d’entrée spécifique au sein du champ éditorial / Par Kevin Le Bruchec, université Paris 13
Le tiers (in)visible.
Le mentorat littéraire, un processus favorisant l’auto-édition ? / Par Marie Caffari et Johanne Mohs, Haute école des arts de Berne
Autopublication : un phénomène singulier par sa nature, son ampleur et ses acteurs.
Radiographie de l’autopublication en Amérique latine et au-delà / Par Daniel Benchimol, pour le CERLALC
L’auto-édition littéraire au Maroc.
Conditions, enjeux et significations sociales d’une pratique culturelle en expansion / Par Kaoutar Harchi, Centre de recherche sur les liens sociaux
L’auto-édition en Iran.
Histoire d’un dilemme sur fond d’audace / Témoignage d’Azadeh Parsapour, éditrice
Les Éditions du Net.
Un entretien avec Henri Mojon / Conduit par Sylvie Bosser, université Paris 8